Autrice de bande dessinée, illustratrice, graphiste et sérigraphe, Rebecca Rosen (ou R. Rosen) est née à Montréal mais vit aujourd'hui à Bruxelles.
Elle dessine et imprime à L'Appât, l'atelier de sérigraphie et de micro-édition qu'elle co-dirige avec Quentin Pillot.
Sa première bande dessinée, d'abord publiée en anglais sous le titre « FLEM » (Conundrum Press, 2018) est aujourd'hui disponible en français et s'appelle « Morveuse » (L'employé du moi, 2019). On y suit le parcours tourmenté d'une jeune femme qui tente de rejoindre un groupe de féministes radicales.
Féministe convaincue, Rebecca Rosen a d'abord exprimé son engagement dans la réalisation d'affiches militantes avant de s'attaquer à des formats narratifs, d'abord à travers le fanzine puis la bande dessinée.
La lecture de l'histoire de l'art à travers le prisme féministe traverse régulièrement son travail : on la retrouve dans son projet d'illustration/impression « Le pouvoir des femmes » (2018), dans lequel elle détourne la série de gravures du même nom créée au XVIe siècle par Lucas Van Leyden, mais aussi dans son nouveau projet en cours : « Mayken ».
Sa Curieuse Résidence
La Curieuse Résidence de Rebecca Rosen s'appuie sur son nouveau projet de bande dessinée : une fiction basée sur la vie de Mayken Verhulst (1518-1599), peintre et graveuse du XVIe siècle. Alors qu'elle jouissait à l'époque d'une solide réputation, aucune oeuvre ne pouvant lui être attribuée avec certitude n'a survécu, et elle est aujourd'hui connue comme l'épouse de l'artiste Pieter Coecke van Aelst, la belle-mère de Pieter Bruegel l'ancien et la grand-mère (et formatrice) de Pieter Brueghel le jeune et Jan Brueghel l'ancien.
Si l'histoire de Mayken est située dans un passé lointain, sa situation continue de résonner avec celle de nombreuses femmes artistes, y compris à notre époque. Derrière le mythe de l’artiste-homme-génie-solitaire, dont Bruegel est exemplaire, il n'est pas rare de découvrir l’histoire de l’artiste-femme-épouse-mère : toutes les Mayken trop peu connues, voire pas du tout.
En partageant le résultat de ses recherches historiques et visuelles tout au long de son processus de création, Rebecca Rosen compte bien questionner le statut de celles qui occupent - parfois au prix d'un sérieux parcours d'obstacle - les différents champs de l'art aujourd'hui, et tout particulièrement celui de la bande dessinée.
Pour suivre son travail, rendez-vous sur son site web !