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De proches en proches, vol. 7 : Copinage

Chaque mois depuis juin, avec « De proches en proches », nous vous envoyons nos sélections ultra-arbitraires d’artistes. Mais pour cette dernière newsletter de l’année, c’est un peu différent : nous avons voulu laisser la place à nos proches, justement.

Parce que Voix De Femmes ne fonctionne qu’avec l’aide, l’expertise et l’enthousiasme de beaucoup d’autres, voici donc des artistes sélectionnées pour vous par celles et ceux avec qui nous avons eu le grand plaisir de travailler cette année. Vous verrez qu'on est très, très bien entourées.

Käthe Kollwitz
- La sélection de Claire, de la librairie La Grande Ourse

Avec Claire on a organisé début juillet des ateliers avec Cécile Barraud de Lagerie, et une rencontre avec Panthère Première et Rebecca Rosen, animée par Loraine Furter. Avec Claire on a aussi reporté et rêvé d’autres projets, mais vous en saurez plus bien assez tôt!

Käthe Kollwitz est une sculptrice, graveuse et dessinatrice allemande du début du 20e siècle. Son œuvre articule les thèmes de la mort, de la pauvreté, de la maternité, dénonce les inégalités sociales et lutte pour les dépasser. Active au sein du Secours ouvrier international, elle est aussi la première femme à faire partie, en 1919, de l'Académie des arts prussienne. Son œuvre, sombre et puissante, reste encore largement méconnue en France et en Belgique bien qu’elle jouisse d’une certaine reconnaissance en Allemagne. Merci à Claire pour cette découverte, en effet bouleversante.

→ Le site des Amis de Käthe Kollwitz.

Véronique Caye
- La sélection de Florence, de l'Académie des Beaux-Arts de Liège

C’est Florence et ses élèves, en lien avec Cécile Barraud de Lagerie, qui préparent cette année la scénographie des 30 ans du Festival : rendez-vous en octobre 2021!

Metteuse en scène, scénographe et artiste plasticienne française, Véronique Caye mène une recherche sur la place de l’image dans les arts contemporains. Elle explore le médium vidéo dans sa multiplicité : mise en scène de l’image, scénographies visuelles, documentaires de création, installations, réalité augmentée spacialisée, illusion,… Une pratique dans laquelle elle déploie la dramaturgie de l’image et, surtout, une sensibilité inouïe.

→ découvrir son travail sur Vimeo.

Rosine Mbakam
- La sélection de Ludivine, des Grignoux

Avec Ludivine, on a amené les frissons du tour de conte « Balance ta peur! » d’Aline la Sardine au cinéma Sauvenière.

Réalisatrice Camerounaise aujourd’hui basée à Bruxelles, Rosine Mbakam réalise ses premiers films dès 2009 alors qu’elle étudie encore à l’INSAS. Dans ses deux long-métrages, « Les deux visages d'une femme Bamiléké » (2016) et « Chez Jolie Coiffure » (2018), elle explore les thèmes de la famille, du genre, de la politique et de l’immigration, donnant à entendre des voix et des parcours toujours trop peu entendus : ceux des immigré·es africain·es en Europe.

PointCulture l’a rencontrée en janvier dernier.

Laetitia Colombani
- La sélection de Sadia, de la Maison des Femmes d'Ici et d'Ailleurs

Avec Sadia on partage une belle histoire, qui dure depuis plusieurs années. Le chapitre le plus récent : « Des roses et du pain », création théâtrale collective présentée dans le cadre du Weekend de poche #2.

Réalisatrice, actrice, scénariste et écrivaine, Laetitia Colombani tisse à travers ses romans des récits de femmes de toutes origines sociales et culturelles, témoignant de la diversité de leur parcours et leur place dans nos sociétés. Son plus grand succès, « La Tresse » (2017), a été traduit en 36 langues et est lauréat d’une vingtaine de prix littéraires, aussi bien en France qu’à l’étranger. Avec « Les Victorieuses » (2019), son dernier roman, elle nous plonge dans l’histoire de Solène, qui quitte sa carrière d’avocate pour devenir bénévole dans un foyer pour femmes. Elle y découvre un quotidien difficile, mais pas que : elle y rencontre surtout une sororité qui nourrit et éveille.

À propos du roman « Les Victorieuses », sur le site de la RTBF.

Le collectif BOK
- La sélection d'Aurélie, de l'Autre « lieu »

Avec l’Autre “lieu”, on a collaboré autour de leur campagne annuelle « S’habriter » : vous pouvez déjà re(profiter) de leur playlist et de notre sélection d’octobre sur ce thème. La suite, ça sera pour février!

Fondé à Bruxelles par Sarah Vanhee, Flore Herman et Nadia Mharzi, Bodies Of Knowledge (BOK) est un projet itinérant — une tente, plus exactement — qui accueille les expertises et les savoirs de toutes et tous. À travers des sessions courtes (30 à 45 minutes) et libres d’accès, chacun·e peut échanger et partager ses connaissances dans sa langue, pour tenter de nourrir une société plus juste et plus humaine.

→ À suivre sur le site du projet

Beverly Buchanan
- La sélection de Brigitte, des Ateliers du Texte et de l'Image

Avec Brigitte, on a malheureusement dû reporter notre première collaboration… mais ça promet.

Beverly Buchanan (1940-2015) est une artiste afro-américaine engagée dans les mouvements avant-gardistes de son époque, à la conscience politique et sociale aiguisée. Elle explore, à travers une pratique artistique plurielle (sculptures, dessins, peintures, écrits, photographies, installations et performances), la relation entre la mémoire — personnelle, historique, géo- et ethnographique — et le lieu. C’est le Sud des Etats-Unis et son architecture vernaculaire qui captent particulièrement son attention : ses cabanes, faites de matériaux de récupération, évoquent les habitations précaires construites par les descendant·es des esclaves afro-américain·es.

→ Un article de Art Papers pour découvrir son travail et sa personnalité (en anglais).

Martine de Michele
- La sélection de Pierre, du Festival de Liège

Pierre a accueilli, avec beaucoup de soin et d’attention, les répétitions et les représentations du projet « Du pain et des roses » au Manège Fonck. Et, à une époque où nous étions plus sédentaires, plusieurs éditions du festival.

Metteuse en scène et comédienne liégeoise, Martine de Michele a fondé en 2007 « En Cie du Sud ». À travers des récits de vie, basés sur de nombreuses recherches documentaires, ses créations donnent à entendre des voix souvent oubliées et/ou passées sous silence. En s’intéressant à des sujets comme l’immigration et le milieu ouvrier, elle dévoile ces destins qui construisent aussi l’histoire. Le chant, traditionnel ou composé pour l’occasion, y occupe une place privilégiée et se déploie, dans les pièces mais aussi par le biais d’ateliers. Un regard poétique qui (r)appelle au devoir de mémoire et à la transmission.

Le site de la compagnie.

Les Arpilleristas
- La sélection du laboratoire sauvage de recherches expérimentales Désorceler la Finance

Avec Désorceler la Finance, on s’est associées cet automne autour de la soirée « Black Narratives », une carte blanche à Emmanuelle Nsunda et Fallon Mayanja organisée par DLF dans le cadre de la Biennale de l’Image Possible.

Au Chili, sous la dictature militaire de Pinochet (1973-1990), des femmes se réunissent en collectifs et utilisent les médiums à leur disposition pour distiller leur luttes dans le quotidien et revendiquer leurs droits. Après le coup d’état, la tradition artisanale des arpilleras (tissus brodés) se voit transformée en outils de désobéissance civile, communautaire et solidaire, à la fois témoin et mémoire des violences et des oppressions subies par les autrices et leurs familles. Des talismans qui ont porté à la fois dans et au-delà des frontières nationales, inspirant d’autres luttes et d’autres générations.

→ Roberta Garieri en parle ici, pour Aware.

Le collectif UBLIK
- La sélection de Robert, de PointCulture Liège

Robert, c’est notre allié préféré depuis 2013. L’été dernier, grâce à lui, PointCulture a accueilli la TikTok Drama School d’Elisabeth Meur-Poniris et Héloïse Rouard à Liège et à Bruxelles.

Basé à Liège, le collectif UBLIK travaille l'improvisation en danse : chaque geste, chaque pas est un choix qui marque un positionnement par rapport au groupe, au public, à l’environnement au sens large. Cette expérience humaine et artistique allie responsabilité et liberté, tant individuelles que collectives, et traduit une posture vis-à-vis de la société elle-même. Accompagnées à la basse par Farida Amadou pour le projet « Les corps se révoltent » qui devait être présenté cet automne, elles revendiquent l’expérimentation et la redéfinition par chacune du beau, du vrai, du partage. Et de la révolte.

→ à suivre sur Facebook et Instagram.

 

Et la super playlist de Kika 

En juillet, nous avons travaillé avec Kika à l’occasion de notre tout premier Weekend de poche : elle orchestrait l’événement radiophonique « S’écouter, ça conte » depuis Chiny.

Nous l'avons invitée à charger la playlist de cette édition spéciale et, objectivement, c’était vraiment une excellente idée!
→ à écouter sur Spotify et YouTube.
→ pour profiter plus souvent des talents de Kika, il y a aussi les ondes de Radio Campus (et des archives par ici).

 

Véronique Caye, Poésie ininterrompue, 2019.

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Marcha de mujeres de familiares de detenidos desaparecidos [Marche des femmes de parents de détenus disparus], Fondo Isabel Morel, colección Museo de la Memoria y los Derechos Humanos.
Marcha de mujeres de familiares de detenidos desaparecidos [Marche des femmes de parents de détenus disparus], Fondo Isabel Morel, colección Museo de la Memoria y los Derechos Humanos.

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La tente de Bodies Of Knowledge, automne 2020.
La tente de Bodies Of Knowledge, automne 2020.

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Käthe Kollwitz, The Mothers, 1921-22 (collection de la Tate Modern).
Käthe Kollwitz, The Mothers, 1921-22 (collection de la Tate Modern).

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Beverly Buchanan.
Beverly Buchanan.
Martine de Michele, à propos de Montenero.
Rosine Mbakam, “Chez Jolie Coiffure", 2018. Trailer

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Laetitia Colombani, "Les Victorieuses", 2019.
Laetitia Colombani, "Les Victorieuses", 2019.

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Le collectif UBLIK prend l'air pendant le confinement. @u.b.l.i.k
Le collectif UBLIK prend l'air pendant le confinement. @u.b.l.i.k